Prier dans la rue relève de l'ordre public et non de la laïcité
Le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France (FPF), pose correctement le sujet à propos du débat annoncé par l'UMP sur les cultes dans la République laïque :
"On pose d'emblée que la religion fait partie de la sphère privée, alors qu'on n'abandonne pas sa religion à la porte du temple, de l'église ou de la mosquée. [...] Tous les citoyens ont des convictions qui les font agir et parler, ils n'ont pas à s'en cacher."
"En fait, le débat tourne autour des prières dans la rue, et dans ce cas ce qui est en cause c'est l'ordre public. Si on veut les interdire, c'est au titre du trouble à l'ordre public, pas au titre de la laïcité, ou alors il faut aussi interdire les processions catholiques" Effectivement : les processions et pèlerinages font l'objet de déclarations en préfecture. Le droit de manifester prend alors le pas sur le "trouble à l'ordre public". Les prières musulmanes dans la rue sont hebdomadaires et, à ma connaissance, ne font pas l'objet d'autorisations. A ce titre, ce sont des manifestations illégales.